Les atouts des bois français au service des bardages sont parfois méconnus, alors qu’il est possible d’optimiser la production bois vis-à-vis de la ressource française. Capable d’apprivoiser les singularités du bois pour fabriquer des revêtements performants, le groupe PIVETEAUBOIS a pu présenter différentes gammes de produits. Les possibilités de transformation et de finition ont aussi été abordées, notamment sur l’opération présentée, permettant de concevoir une façade avec des réflexions économiques et environnementales.

FAÇADEBOIS.COM a donc organisé ce 7e WEBINAR TECHNIQUE avec ses partenaires PIVETEAUBOIS et ATELIER CALAS ARCHITECTURE, pour présenter le potentiel des bardages en bois issus de forêts françaises, et une réalisation livrée qui met en lumière l’application des bardages bois.

Les atouts des bois français au service des bardages

Afin d’offrir le meilleur de chaque arbre issu des forêts françaises, le secteur du revêtement dispose désormais de solutions pour optimiser la production bois vis-à-vis de la ressource française. Il est effectivement possible d’apprivoiser les singularités du bois pour fabriquer des revêtements performants, grâce à la connaissance de la ressource et de son potentiel.

FAÇADEBOIS.COM a choisi d’aborder le sujet, pour démontrer les solutions de valorisation de la ressource française, en faveur de produits bois de grande qualité. Plus d’une centaine de personnes étaient présentes lors de ce nouveau rendez-vous, devenu un incontournable pour se tenir informé sur les façades bois et leurs produits.

Pour y répondre, en qualité de fabricant industriel, le groupe PIVETEAUBOIS a fait part de son expertise dans la transformation de résineux au service de revêtements de qualité.

En tant que concepteur sur l’opération de Luynes (13), l’ATELIER CALAS ARCHITECTURE a pu exposer les atouts de ces produits, tant durant la phase de conception qu’après la livraison de l’ouvrage.

Retrouvez les présentations, le REPLAY en vidéo ainsi que les produits PIVETEAUBOIS

Optimiser la production bois vis-à-vis de la ressource française grâce à une réflexion collective

Concevoir des façades en bois, tout en offrant le meilleur de chaque arbre issu des forêts françaises était donc le thème de ce webinaire organisé le mardi 19 octobre à 11h30, par FAÇADEBOIS.COM.

FAÇADEBOIS.COM est la plateforme professionnelle des solutions techniques pour des façades durables et performantes. Elle rassemble des fabricants de produits et centralise une documentation de référence dans ce domaine. Les actualités annoncées vous permettent d’être toujours à la page. L’écosystème de FAÇADEBOIS.COM, c’est aussi du conseil et de la formation pour accompagner vos projets. Estelle BILLIOTTE, fondatrice de FAÇADEBOIS est forte d’une expérience de plus de 25 ans dans le domaine de la construction bois. Vous cherchez une expertise ? Contactez-nous.

Les atouts des bois français au service des bardages permettent de répondre aux objectifs de réduction de carbone et de valorisation de la ressource du pays.

Étant un des leaders européens de la transformation de bois résineux, le groupe PIVETEAUBOIS est intervenu pour présenter son savoir-faire.

Créée en 1948, avec une activité de menuiserie et de charpente, la société s’est fortement développée durant ses 73 années d’existence. Elle propose désormais des produits sur la construction bois, l’aménagement extérieur et aussi le bois énergie. Sa philosophie est tournée vers l’investissement et l’innovation, apparaissant comme une pionnière. Quelques exemples d’avancées majeures :

  • 1984 : développement de procédés d’imprégnation en autoclave ;
  • 1991 : montage d’une ligne de production de bois lamellé-collé ;
  • 2018 : développement de la production de panneau CLT ;
  • 2019 : développement du sciage à haute vitesse.

Aujourd’hui, le groupe PIVETEAUBOIS, c’est notamment :

  • 3 sites de production (siège en Vendée ; établissement en Pologne et rachat de la scierie Farges), qui maîtrisent chacun toute la chaîne de transformation du bois ;
  • 1 050 collaborateurs ;
  • 1 000 000 m3 de bois transformés par an ;
  • 4 essences transformées : pin, Douglas, épicéa, mélèze ;
  • 280 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Les perspectives sont aussi très positives avec un volume record attendu en 2021, qui traduit une hausse sensible de la demande. Les capacités de séchage sont aussi en cours d’accroissement.

L’existence de différents sites de production permettent de bénéficier du recours aux essences de proximité, s’approvisionnant dans des forêts à moins de 250 km de l’usine. Les forêts sont certifiées PEFC, afin de garantir leur gestion durable et le respect de la chaîne de production. Aussi, l’entreprise dispose désormais du label « Bois de France », qui assure qu’au moins 80 % des bois utilisés pour la production de revêtements sont issus de forêts françaises. En complément de la ressource, ce label garantit que la transformation de la matière se fait aussi majoritairement en France.

Enfin, notons l’expertise de l’entreprise dans l’optimisation de la ressource, pour tirer le meilleur profit de chaque grume et savoir valoriser chaque partie de la bille. Grâce aux scanners à rayons X, la qualité est respectée selon l’usage souhaité, tout en pouvant s’adapter aussi bien à des gros volumes qu’à des marchés plus restreints.

Au nom de PIVETEAUBOIS, l’intervention est assurée par le binôme suivant :

  • Gwénolé LEES, chef de marché construction bois ;
  • Paul ANDRIER, chargé de prescription – secteur ouest.

Concernant l’ATELIER CALAS ARCHITECTURE, situé à Marseille (13), il était représenté par son fondateur, M. Guillaume CALAS, Architecte DPLG diplômé de l’ENSA Marseille en 2004, l’atelier a été créé en 2005. Aussi, grâce à une formation d’architecte-ingénieur en 2007 à l’ENSA Lyon, M. CALAS dispose de toutes les compétences concernant la Haute Qualité Environnementale (HQE). L’atelier a notamment été lauréat en 2012 des albums des jeunes architectes et paysagistes, prix national décerné par le ministère de la Culture et l’Institut Français de l’Architecture.

L’atelier travaille sur différentes typologies de projets, allant des maisons individuelles à des projets tertiaires, en incluant aussi des conceptions de mobilier ou de scénographie. L’approche est axée sur les préoccupations en lien avec un régionalisme critique, en rapport avec une architecture vernaculaire où le sens est donné par l’évidence sur les choix constructifs. L’architecture doit être « située », sans tomber dans des dérives régionalistes. Avant tout projet, le site et son étude revêtent une importance primordiale, pour en tirer les composantes intrinsèques, qui deviendront parties intégrantes de la conception architecturale. Chaque détail est alors dessiné, pour une parfaite maîtrise de la réalisation.

Concevoir une façade avec des réflexions économiques et environnementales

L’école Saint-François d’Assise de Luynes (13), au sud d’Aix-en-Provence a notamment mis en lumière les atouts des bois français au service des bardages.

L’opération a consisté en la démolition des différents bâtiments existants, jugés vétustes, pour construire une école maternelle et primaire (respectivement 3 et 7 classes). La première approche c’est l’étude du programme, du contexte, de l’implantation du site et encore le budget.

Le site naturel exceptionnel est composé de 2 plateaux, séparés par un mur de soutènement et arborés de pins d’Alep et de 4 platanes. L’école s’est implantée dans la pente naturelle sud / sud-ouest, pour que chaque niveau soit naturellement accessible de plain-pied depuis chaque plateau.

La structure est en béton avec une isolation thermique par l’extérieur (ITE), puis un bardage vertical sur un double tasseautage. Les éléments horizontaux en béton protègent les revêtements, les enfants (en cas de pluie) et aussi les vitrages en façade sud.

Le revêtement bois se voulait robuste, rustique, avec un effet de moirage pour des jeux de lumière différents. La diversité des lames et leur juxtaposition contribuent aussi à des façades changeantes. D’où le choix de la gamme « Largo » de PIVETEAUBOIS. Ce bardage en Douglas de 200 mm de large et 26 mm d’épaisseur est certifié PEFC et de provenance française, et fixé par des pointes laissées visibles. Le choix d’une imprégnation par autoclave teintée marron est fait, pour contraster avec la blancheur du béton. Ces lames en lamellé-collé accentuent l’aspect de verticalité souhaité. Le bois va alors naturellement se patiner, vu au préalable et accepté par la maîtrise d’ouvrage. Le poseur est l’entreprise LA MAISON BOIS de Peypin.

L’optimisation de la matière était au cœur du projet, avec ce bardage large à fort pouvoir de recouvrement. Concernant le calepinage, les niveaux de la façade ont ainsi été coupés en 3 strates (maximum 2,50 m de hauteur de lame) par des liserés bois horizontaux. Ces derniers, par leur positionnement, viennent mettre en valeur les linteaux au rez-de-chaussée, et les allèges des fenêtres à l’étage. Ces choix de découpage qui ont fortement limité les découpes et les chutes sont des choix judicieux et réfléchis, en faveur de l’économie du projet.

Chaque entité a apporté ses compétences pour aboutir à un projet performant. C’est le triangle « fabricant – architecte – poseur » qui est notamment la clé du succès. L’architecte synthétise les contraintes et les libertés. La connaissance et le respect de la transformation de la matière, jusqu’à en devenir une architecture, est indispensable pour optimiser la matière.

Apprivoiser les singularités du bois pour fabriquer des revêtements performants

PIVETEAUBOIS a ensuite montré comment optimiser la production bois vis-à-vis de la ressource française, pour offrir le meilleur de chaque arbre issu des forêts françaises. En mixant les usages, on peut valoriser 100 % du volume de la grume. Si environ 55 % de ce volume est transformé en sciages, les produits connexes connaissent des destinations en bois énergie (ex : granulés), tandis que les écorces peuvent servir à produire de l’électricité verte.

La technologie de scanner par rayons X permet de repérer les singularités de chaque grume (poches de résine, nœuds, …). En fonction, un programme optimisé de découpe automatique (plan de sciages) s’applique, en proposant au final des tronçons de 2,50 m à 6 m de longueur. Les produits qui en sortiront seront adaptés aux besoins et qualités attendus.

Pour améliorer la performance des bardages, 2 technologies sont présentées :

  • DURAPIN : développée depuis 35 ans, cette technique d’autoclave vide-pression après séchage va faciliter l’imprégnation des bois, pour conférer une durabilité adaptée aux bois qui serviront notamment en tant que revêtements extérieurs. Si le Douglas et le pin ont un duramen naturellement durable, l’aubier nécessite toujours un traitement, à défaut d’être purgé. Les produits, sortis de l’imprégnation, sont garantis 10 ans pour le Douglas et jusqu’à 20 ans pour le pin. Cette production représente une alternative aux bois exotiques.
  • LAMWOOD: on parle ici de purger les singularités du bois avec reconstitution de produits d’ingénierie. Par des étapes de séchage, d’aboutage (en longueur), de lamellisation (en largeur et épaisseur) et de rabotage, on obtient des bois collés de grande dimension. Leur stabilité est meilleure, tout comme la résistance mécanique qui en devient aussi plus homogène. Un centre technique de 5 000 m² est dédié à cette production.

Les gammes de bardage sont multiples et dans différentes essences. Elles s’adaptent ainsi à toutes typologies de projet. Notons tout d’abord que le mélèze présente un intérêt pour sa réaction au feu. Mais le Douglas est l’essence principalement utilisée, en raison de sa durabilité, sa disponibilité, sa densité et son côté réfractaire à la reprise d’humidité. Rien qu’en Douglas, plus de 20 profils différents existent, aussi bien en faux claire-voie qu’en élégie ou en panneauté. Des fiches FDES (fiches de déclaration environnementale et sanitaire) sont aussi disponibles sur la base INIES, pour faciliter l’analyse de cycle de vie (ACV) d’un bâtiment.

Un focus est fait sur la gamme « Largo » déjà évoquée dans le projet de Luynes. Notons en complément que ce revêtement combine les technologies Durapin et Lamwood. Il se pose aussi bien à l’horizontale qu’à la verticale, avec un assemblage en bout rainures / languettes. Il se fixe par des pointes annelées en inox de 50 mm de longueur minimum. Il faut 2 pointes sur la largeur, à une distance minimale de 4 cm par rapport au bord de la lame.

Concernant la gamme « Légato », elle bénéficie d’une largeur encore supérieure (240 mm), soit 2 fois plus qu’un profil classique en bois massif. Ainsi, une lame de 4 m équivaut à 1 m² de bardage. 2 usinages sont pratiqués sur les lames, ce qui donne un effet « multi-largeur » qui génère un jeu possible sur les ombres portées. Son épaisseur identique de 26 mm le rend compatible avec la gamme « Largo », pour un rendu esthétique des plus réussis.

La grande largeur de ces gammes permet une pose rapide, ce qui représente aussi un gain économique et un moindre besoin de matière pour couvrir une surface.

La surface de ces bardages est micro-striée, ce qui donne, au-delà de l’aspect esthétique, une plus grande surface d’absorption des pigments de coloration. La teinte est aussi plus homogène et durable. Le vieillissement naturel est atténué, grâce à un moindre montée en température liée à l’exposition aux rayons UV.

Enfin, concernant la coloration, l’imprégnation est rendue possible en gris pour le Douglas uniquement  (ce qui donne un aspect proche du grisaillement naturel) ou en marron. Ce procédé permet de valoriser l’aubier. Aussi, l’entretien de la pigmentation n’étant pas nécessaire, cela représente un intérêt économique.

Il est également possible de laisser le bois au naturel, s’il s’agit de Douglas. Dans ce cas, il est indispensable de le purgé de l’aubier, et de ne conserver que le duramen.

En matière de finition, des saturateurs semi-transparents sont aussi applicables, selon une gamme de 10 teintes possibles.

Au total, 300 références sont disponibles. Par son activité, PIVETEAUBOIS s’évertue à faire progresser la filière bois, pour s’implanter dans les projets de la RE 2020.

Quelles sont les interrogations restantes sur les produits PIVETEAUBOIS ?

  • Quid de la situation de l’approvisionnement en bois, et du surcoût associé ?

Il est rappelé qu’il n’y a aucune pénurie en matière d’approvisionnement en forêt. On ne prélève par exemple que 60 % de l’accroissement annuel (et jusqu’à 70 % pour des résineux).

C’est plutôt le manque de capacité de production industrielle en France qui fait actuellement défaut, notamment sur des produits d’ingénierie. Comme la France est dépendante de marchés extérieurs sur ces produits, les entreprises ont été pénalisées dès lors que les fournisseurs habituels ont exporté leur produits aux États-Unis ou en Chine.

Les prix sont effectivement plus élevés, y compris sur le prix de la grume en forêt. Il est difficile de donner un chiffre exact de la hausse des résineux, car cela dépend aussi de l’usage et de l’optimisation que l’on fait du produit, à toutes les étapes de transformation (y compris pendant la pose).

Il est peu probable que les tarifs redescendent aussi bas qu’avant crise, mais, cela augmentera la capacité d’investissement dans les entreprises.

Aussi, les perspectives sont positives car, on peut répondre désormais aux besoins à venir. De même, le renouvellement en forêt a permis au Douglas de doubler son stock sur pied entre 2000 et 2020. Il est aussi prévu de doubler la production de sciages de cette essence d’ici 2040.

  • Comment évoluent les teintes au cours du temps ?

Plusieurs exemples montrent le maintien de la teinte après quelques années d’exploitation du bâtiment. Il est aussi possible de mixer les coloris sur une même façade (ex : marron et gris), et de conserver cette distinction 3 ans après la pose. La teinte grise permet de favoriser l’homogénéité de la couleur, au cours du vieillissement.

  • Quel est l’impact environnemental de la préservation du bois ?

Les bois, traités ou non, ont la même capacité de stockage de carbone. Quant aux produits de préservation, ils sont fortement contrôlés depuis 2001 (Directive Biocide). Si les traitements CCA (Cuivre, Chrome, Arsenic) ne sont plus autorisés, ce sont surtout aujourd’hui des produits en phase aqueuse, à base de cuivre, comme on peut en trouver dans l’agriculture biologique. L’entreprise dispose de la certification CTB-P+ pour des produits qui sont aussi soumis à des autorisations de mise sur le marché.

La technologie de traitement est maîtrisée depuis 35 ans, et toutes les opérations se font en cycle fermé. Certains produits sont même utilisés dans les DOM-TOM, sachant que les volumes à l’export représentent une part faible de la commercialisation.

  • Comment assurer la provenance des bois au maître d’ouvrage ?

Le label « Bois de France », développé par des professionnels pour des professionnels, est la meilleure garantie de la provenance française des produits. Aussi, l’entreprise dispose de la certification PEFC, qui assure la gestion durable sur toute la chaîne de transformation, et permet d’établir une certaine traçabilité.

 Un grand merci à l’architecte Guillaume CALAS et au groupe PIVETEAUBOIS, Gwénolé LEES et Paul ANDRIER, pour leurs préparations et interventions riches d’enseignements. 

Prochain rendez-vous, le jeudi 18 novembre à 11h30 !

Le prochain WEBINAR TECHNIQUE aura lieu le jeudi 18 novembre à 11h30, sur le thème de la construction bois dans des bâtiments de grande hauteur. Cela implique des connaissances multiples, aussi bien sur le respect des performances thermiques, de la durabilité, de l’esthétique ou encore de la sécurité incendie. L’entreprise Sto présentera ses solutions d’ETICS et son Atex, assistée de l’entreprise Mathis et du bureau d’études Ingénéco Technologies qui présenteront l’opération de l’Îlot Bois à Strasbourg et le Guide ETICS sur construction bois.

 Voir le programme et s’inscrire au WEBINAR TECHNIQUE du 18 novembre prochain

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