REPLAY WEBINAR #13 | LOGELIS SOLUTION BOIS | Mur et façade ossature bois inédits
Appliquer des solutions bois innovantes permet d’étendre les domaines d’emploi d’ouvrir de nouveaux marchés. Utilisant une isolation inhabituelle, l’isolation polyuréthane, des panneaux ossature bois ont fait l’objet d’expérimentations et d’avis techniques successifs, qui offrent désormais des perspectives à hautes performances énergétiques pour des bâtiments d’envergure. Un cas concret de démarche innovante, qui relève aujourd’hui de techniques courantes.
FAÇADEBOIS.COM a organisé ce 13e webinar avec comme partenaire la société LOGELIS SOLUTION BOIS, industriel qui a développé ces panneaux ossature bois innovants, pour des applications en structure et en façade.
Ce webinaire est l’occasion de comprendre le procédé mis en œuvre par LOGELIS SOLUTION BOIS pour la conception de ses panneaux ossature bois, autant que leurs domaines d’application. La technique constructive s’apparente à celle décrite dans les NF DTU 31.2 et DTU 31.4, avec des particularités nécessitant une série d’ATEx (appréciation technique d’expérimentation) et d’ATec (avis techniques) qui a été réalisée au cours des dernières années. Si des travaux sont toujours en cours pour répondre à de nouveaux marchés, des premières opérations ont déjà pu bénéficier de ces techniques.
Retrouvez la présentation complète et le replay !
Pour aborder les solutions bois innovantes à hautes performances énergétiques, deux intervenants se succèdent :
- William SAVOYE, directeur industrie chez LOGELIS, pour présenter les procédés industriels développés au sein de la société
- Laurent BOURDON, dirigeant du bureau d’études LINOVATEC, pour expliquer l’accompagnement dans l’expérimentation et l’évaluation des process et produits.
Des panneaux ossature bois multifonctions
La production de panneaux ossature bois recourant à une isolation polyuréthane est devenue la spécialité de LOGELIS SOLUTION BOIS. Créée en 2013, la société compte 28 collaborateurs. Située à Romans-sur-Isère dans la Drôme, on y compte 2 lignes semi-automatisées, un bureau d’études intégré ou encore un service recherche et développement. L’entreprise est certifiée par l’organisme LNE sur la mousse polyuréthane (PU), et par l’institut technologique FCBA sur leur process industriel. Elle possède aussi la certification PEFC concernant le bois et ACERMI sur les isolants. En participant à Ecotree, la vente d’un mètre carré (m²) de panneau permet de reverser 1 euro pour la reforestation.
La fabrication des panneaux appelés LOGIPANEL®, qui sont produits à hauteur de 75 000 m²/an, se décompose en 4 étapes :
- La mise en place du mur ossature bois et du panneau OSB ;
- L’injection de la mousse liquide qui vient ensuite s’expanser dans le mur ;
- La polymérisation de la mousse ;
- La stabilisation des panneaux, qui demande 48 heures.
Le contreventement peut être assuré soit par un panneau OSB de 12 mm, soit par un panneau WD (Weather Defence) de 20 mm pour des sujets de sécurité incendie. On obtient ainsi des panneaux entre 130 et 150 mm d’épaisseur, pour une hauteur variable, allant jusqu’à 2,80 mètres.
Les bois utilisés sont à 90 % de l’épicéa, dont la provenance est française pour 80 % d’entre eux, d’où la labellisation « Bois de France® ». Concernant les parements extérieurs, l’offre des revêtements bois ou autre matériaux existants sont applicables sur ces panneaux ossature bois.
La gamme LOGIPANEL® se décline ensuite en 3 gammes avec des applications différentes :
- Le panneau LOGIWALL® est un mur structurel porteur, applicable sur des bâtiments allant jusqu’à R+3 (hauteur du dernier plancher à 8 mètres, maximum). Il bénéficie d’un avis technique ;
- Le panneau LOGISKIN® s’applique autant dans le neuf que la rénovation. Il s’agit d’une façade rideau rapportée, qui ne reprend aucune charge verticale. Il s’emploie jusqu’à 28 mètres (hauteur du dernier plancher). Il dispose d’une ATEx et est en attente de l’obtention de l’avis technique ;
- Le panneau MUR MANTEAU qui s’applique sur une façade existante. Il est spécifique à la rénovation thermique, pour obtenir de hautes performances énergétiques. Il ne reprend pas de charges verticales non plus et est aussi utilisable jusqu’à 28 mètres (hauteur du dernier plancher). Il est actuellement en attente de l’obtention d’une ATEx.
L’ensemble de ces solutions bois innovantes permet une application sur toutes les typologies de bâtiments, allant de la maison individuelle à du bâtiment collectif (y compris en 4e famille — R+15, grâce aux solutions sous ATEx), en passant par les ERP et bâtiments tertiaires.
De hautes performances énergétiques attendues… entre autres !
Grâce à la présence d’une isolation polyuréthane, les performances des panneaux ossature bois sont excellentes.
La résistance thermique R est mesurée à 5. Le coefficient de conductivité thermique (lambda) du polyuréthane est très faible et l’expansion de la mousse dans le panneau permet une parfaite répartition de l’isolation et une étanchéité à l’air parfaite et durable.
Concernant l’étanchéité à l’eau, l’isolation polyuréthane étant hydrofuge, dans le panneau ossature bois elle créée une barrière à la vapeur d’eau.
S’agissant de la résistance à l’incendie, le panneau est classé REI 15, résistant ainsi durant 15 minutes au feu. Le complexe global de mur, intégrant potentiellement un BA13 à l’intérieur, voire un WD en extérieur, permet d’atteindre une résistance REI 30, voire REI 60.
Du point de vue du carbone, l’entreprise dispose de fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) individuelles, qui reprennent les émissions du complexe global (y compris les ferrures). Les panneaux, entièrement démontables, sont aussi déjà prévus pour être réemployés en fin de vie.
L’isolation polyuréthane pour bien des atouts
Hormis de hautes performances énergétiques, la présence d’une isolation polyuréthane apporte de nombreux bénéfices, en faveur d’un panneau durable.
La mousse PU est légère et possède de très bonnes propriétés malgré une faible épaisseur. La résistance mécanique du panneau est aussi augmentée, car la mousse confère une rigidité à l’ossature bois. La mousse est classée A+ (tout comme le panneau OSB), concernant les émissions de composés organiques volatils (COV).
De même, on note qu’il n’y a pas de production de déchets, ni en atelier ni sur chantier. La mousse a une durée de vie toutefois largement supérieure à 50 ans, d’autant plus qu’elle est protégée entre des panneaux.
Enfin, le côté hydrofuge permet de diminuer la sensibilité du panneau à l’humidité, un atout considérable, notamment en phase chantier. En effet, si l’eau d’intempéries ne peut pas s’infiltrer dans le panneau, ce qui limite les dégradations.
En outre, si on rapporte un tel mur sur une façade existante, il faut bien sûr éviter tout risque de condensation. Il faut rappeler que ces solutions, comme toutes les autres, ne s’appliquent pas à tous les bâtiments existants.
Le risque de condensation est évité, dès lors que l’isolation rapportée a des performances meilleures que la façade existante (le point de rosée est alors déplacé). Cette configuration fait actuellement l’objet d’une ATEx.
Comment passer de solutions bois innovantes aux avis techniques ?
Au vu des hautes performances énergétiques et des atouts de ces panneaux ossature bois utilisant une isolation polyuréthane, un accompagnement a été entrepris depuis 6 ans pour valider ces solutions sur un maximum d’opérations.
Le bureau d’études LINOVATEC a été missionné pour que ces solutions bois innovantes soient reconnues en techniques courantes. Si les panneaux LOGIPANEL® sont compatibles avec les DTU 31.2 (pour de la construction ossature bois) et DTU 31.4 (pour de la façade ossature bois), c’est surtout la présence de l’isolation polyuréthane qui fait l’objet d’une innovation.
Par la présence de la mousse, l’alliance avec l’OSB rend le panneau étanche à l’air ce qui évite l’emploi d’une membrane souple de type pare-vapeur. On sort toutefois du domaine traditionnel qui reconnait, via les DTU révisés, surtout les laines minérales en isolation, ce qui n’est pas le cas pour ce process.
C’est pourquoi les procédures d’ATEx et d’avis techniques permettent d’intégrer ces nouvelles solutions en techniques courantes, plus facilement assurables et sans besoin de justificatifs complémentaires. Ces procédures d’évaluations ont connu bien des étapes, que nous rappellent Laurent BOURDON :
- 2014 : dépôt de brevet ;
- 2015 : enquête de technique nouvelle (ETN), procédure qui est toutefois uniquement reconnue par le bureau de contrôle qui l’a demandée ;
- 2018 : ATEx de cas B (applicable à un seul chantier) obtenue sur un premier chantier (réhabilitation d’un immeuble de bureaux) ;
- 2019 : obtention d’une ATEx de cas A (déclinable sur plusieurs chantiers) pour le LOGIWALL®, et sur le LOGISKIN® ;
- 2022 (novembre) : obtention d’un avis technique sur le LOGIWALL® ;
- 2023 (juin) : obtention d’un avis technique sur le LOGISKIN® ;
- 2023 (décembre) : obtention attendue d’une ATEx de cas A sur le MUR MANTEAU.
Notons que les avis techniques en cours seront à renouveler respectivement en 2025 et 2026. Si ces démarches peuvent paraître complexes, elles sont toutefois en avance sur les révisions de textes tels que les DTU 31.2 et 31.4, qui ont été révisés respectivement en mai 2019 et mai 2020.
LOGELIS accompagne vos projets pas à pas depuis la conception jusqu’aux travaux, en passant pour l’étude de vos projets avec leur bureau d’étude associé. L’avenir du développement de LOGELIS se tourne vers le modulaire 3D.
Merci à nos intervenants pour la qualité de leur présentation, William SAVOYE, LOGELIS et Laurent BOURDON, LINOVATEC. Leur exposé est à réécouter dans le REPLAY.
En attendant nos prochains webinars de la rentrée :
- Vous pouvez consulter tous les REPLAY directement sur notre chaine You Tube
- Ou les ré écouter et revoir toutes les présentations depuis les articles en lignes
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