Le Hub, une plateforme collaborative conduite par l’Institut Français pour la Performance du Bâtiment en partenariat avec Carbone 4, regroupe l’évaluation de la maturité, la trajectoire des filières et l’identification des innovations bas carbone à travers des briefs de filière. Ces derniers ont pour finalité d’exposer l’état de l’art d’une filière, ses grands objectifs, sa trajectoire bas carbone horizon 2030 et 2050 ainsi que sa contribution à la construction bas carbone. Le Hub des prescripteurs bas carbone est à destination des donneurs d’ordres du secteur de la construction, tels que les promoteurs.

Identifier les fonctions carbonées des façades

Le Hub apporte des réponses à certains questionnements, comme par exemple la question de savoir si certaines fonctions (Finir, isoler, porter, remplir, vitrer, revêtir, occulter) de façade sont plus carbonées que d’autres, par le biais du décryptage du complexe de façade sous l’angle de la neutralité carbone. En effet, à l’exigence d’assurer, d’une part, une protection des espaces intérieurs, vis-à-vis des éléments extérieurs, et, d’autre part, une protection des occupants de ces espaces s’ajoute la composante carbone. Cette dernière vient compléter les critères de conception d’une façade avec l’entrée en vigueur de la RE2020.

La façade décarbonée et ses fonctions

 

Pour traiter de ce sujet, le Hub vient représenter les fonctions principales de façade puis leurs empreintes carbones. Au surplus, le Hub propose une classification et une quantification des moyens de décarbonation.

Avant de traiter du sujet, le document précise plusieurs éléments importants. En effet, il existe une grande disparité selon les composants. Bien que certains composants sont fortement pourvus en données carbone, d’autres catégories de composants le sont moins alors même qu’elles représentent le poids carbone le plus important.

La façade, figée très tôt dans le processus de conception, représente en moyenne 16% de l’empreinte carbone des bâtiments.  Le poids carbone moyen des façades varie entre 8% et 16% en logement et entre 15% et 25% en bureau.

La compacité de la façade est alors un instrument de décarbonation qui doit-être opéré à l’échelle du projet. Cette dernière permet une variation de l’empreinte carbone jusqu’à 9%. De plus, l’instrument majeur pour optimiser l’empreinte carbone de la façade est l’intégration de matériaux biosourcés. Ces derniers sont des solutions bas carbones qui peuvent intégrer plusieurs composantes de la façade telles que l’isolation, la structure, le revêtement… Cependant, il est essentiel de prendre en compte leurs propriétés au travers de plusieurs facteurs, notamment la réglementation incendie.

Il est primordial de prendre également en compte le taux de vitrage. Plus précisément, l’optimisation des surfaces vitrées offre d’importants co-bénéfices sur le plan carbone, énergétique et économique.

L’optimisation de l’empreinte carbone de la façade ne présente pas nécessairement un surcoût global mais nécessite une adaptation de ses caractéristiques architecturales, qui doit intervenir dès l’amont du projet.

Quelles sont les grandes parties du Brief Façade ?

  • Premièrement une partie qui s’intitule « Définition et enjeux », dans laquelle le document propose une grille de lecture de la conception de la façade sur le plan carbone.
  • Une deuxième partie, qui s’intitule « Leviers de décarbonation », traite des techniques de décarbonation qui doivent être prises en compte dès la phase d’esquisse. C’est notamment le cas de la frugalité qui représente un levier majeur pour décarboniser à moindre coût. La durabilité de la façade est également un enjeu carbone important. Pour ce faire, sont indispensables la pérennité de la qualité esthétique et de la fonctionnalité des matériaux dans le temps. Il faut noter que le recours à des matériaux circulaires fait également partie des leviers qui permettent d’abaisser le poids carbone des bâtiments. C’est, par exemple, le réemploi qui doit-être une approche utilisée sur les projets puisque, selon la méthode de calcul retenue dans le cadre de la RE2020, elle permet des gains potentiels non négligeables.
  • Enfin, une dernière partie, qui s’intitule « Une stratégie de décarbonation », propose une méthode pour abaisser le poids carbone des bâtiments et être en adéquation avec les objectifs de neutralité carbone qui imposent notamment, dans les constructions neuves, une optimisation continue des performances carbone au travers des seuils Ic-construction progressifs de 2022 à 2031.

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