Cette réhabilitation urbaine emblématique est le témoin technique et réglementaire de la mise en œuvre du bois pour un bâtiment atteignant 8 niveaux. Cette réalisation marque aujourd’hui le 13° arrondissement et la sortie de métro « Tolbiac ». Levez la tête !

Architecte : ATELIER D’ARCHITECTURE MARIE SCHWEITZER ; Maître d’ouvrage : PAX-PROGRES-PALLAS / COALLIA ; BET BOIS : 2B INGENIERIE ; Entreprise pour les façades : LIFTEAM

 Surface plancher : 1808 m2 de construction neuve, 4782 m2 de réhabilitation ; Nombre de niveaux après surélévation : R+7 ; Année livraison : Livré en 2014

Surface façade avec le bois : 1500m2 ; Cubage bois : 400m3 d’épicéa ;  Surface plancher bois : 1400m2 ;  Surface toiture : 800m2 ;  Surface mur : 1300m2

Dans un contexte urbain dense, le programme consiste en une réhabilitation lourde d’un foyer de 255 chambres, d’une surélévation sur 3 niveaux du bâtiment existant avec la création de 71 chambres en structure et vêture bois, auxquels s’ajoute la création d’une maison relais indépendante.

Important : Livrée en 2014, la réglementation liée à la Sécurité Incendie est antérieure au guide « Bois construction et propagation du feu par les façades , en application de l’IT 249 version 2010″

Pourquoi le choix du bois ?

 

Pourquoi le choix du bois ?  

Le choix de la structure bois s’est présenté à nous comme une évidence compte tenu des fondations sur carrières du bâtiment. Ainsi, une surélévation légère en bois de 3 niveaux représentait la seule issue possible sans reprise de fondations par la suite. Aussi, l’utilisation du bois s’est justifiée par sa rapide mise en exécution. Les panneaux de façade en bois, d’hauteur d’étage, ont été préfabriqués en amont avec isolation intégrée et livrés prêt à poser sur le chantier. La surélévation (hors finitions intérieures) a donc pu être montée en moins de 3 mois ! Une semaine de montage sur chantier suffit pour réaliser un plateau de 400m2. Seul le noyau central de circulation vertical a été construit en béton nécessitant un renforcement des fondations.

 

Comment avez-vous atteint les performances (sécurité incendie, acoustique, thermique) ? 

Grâce à cette enveloppe bois, la consommation énergétique du bâtiment a atteint 87,1 kWh EP/m2 an contre 231 à 330 kWh Ep/m2 an pour la moyenne parisienne.

Les panneaux à ossature de la surélévation sont composés de montants bois de 145 mm d’épaisseur avec une isolation dense et d’un complément réalisé face extérieure en fibre de bois de 16 cm d’épaisseur. Coté intérieur, deux plaques feu gypse-cellulose sur vide technique isolé et coté extérieur, un bardage en mélèze de Russie de 22 mm d’épaisseur sur lame d’air et liteaux.  Les panneaux à ossature bois supportent les planchers de 240 mm en épicéa massif. L’isolation par l’intérieur de la surélévation et de la toiture a été réalisée à l’aide de 200 mm de laine de roche. Les menuiseries extérieures en moabi, situées au nu des façades sont à double vitrage. L’isolation des bâtiments existants a été complétée, quant à elle, par un isolant extérieur en laine de roche de 160 mm d’épaisseur et par le changement des fenêtres en menuiseries aluminium à rupture de pont thermique sur pré-cadre isolé.

panneaux à ossature                  performances (sécurité incendie, acoustique, thermique)

La végétalisation du toit-terrasse des bâtiments (doté de panneaux solaires photovoltaïques) améliore encore les performances thermiques de ceux-ci et crée un environnement et une vue plus agréables pour les habitants

Avez-vous rencontré des difficultés ?

Pour ce projet, nous avons travaillé avec les pompiers pour obtenir l’autorisation de construire la surélévation, classée en 3e famille B, avec un bardage en Mélèze et un plancher bois apparent dans les chambres et dans les circulations pourtant désenfumées. A l’avenir, la démocratisation de la construction bois permettra des demandes de dérogation plus favorisées.

Quels sont les points positifs ?

La surélévation de la résidence sociale en bois s’est premièrement justifiée par les fondations sur carrières dont elle faisait l’objet. Ensuite, grâce à la construction bois et à la rapidité de pose, les relogements en cours de chantier étaient possibles. Nous avons donc commencé le chantier par la surélévation en bois pour bénéficier de l‘extension dans laquelle nous avons relogé définitivement les habitants afin de restructurer les niveaux inférieurs existants. Enfin, grâce à la volonté conjuguée de tous les partenaires (Maire, Maître d’Ouvrage, pompiers, bureaux de contrôle…), nous avons pu marquer l’histoire par cette construction hors-norme entièrement en bois à R+7 à Paris, symbolisant l’avancée technologique de l’architecture française avec un matériau naturel et local, totalement d’avenir.

Quels sont les points d’amélioration ?

Pour ce projet phare dans le paysage urbain du 13ème arrondissement de Paris, nous aurions pu organiser des visites pédagogiques du chantier pour mettre en avant les qualités constructives, économiques et environnementales du bois. Il est du devoir de l’architecte de transmettre ses connaissances tant en matière de conception qu’en matière de mise en application d’un produit innovant.

Adresse de l’opération : 80-82 rue de Tolbiac, 75013 Paris

Merci à Marie SCHWEITZER pour ce témoignage.