Opération pilote unique en France, réalisée entièrement en bois (ossature vêture structure) et financée par la banque forestière. Elle s’articule autour de 6 lofts « grand standing » et d’un bâtiment de restauration, implantés au cœur d’un îlot Parisien. Le mobilier sur mesure et le jacuzzi sur le toit apportent luxe et élégance au projet.

Architecte : Atelier d’architecture Marie Schweitzer ; Maître d’ouvrage privé : GLOBALSTONE ; BET BOIS : CBS-CBT ; Entreprise pour les façades : Lifteam

Surface plancher : 512 m2 ; Surface façade avec le bois : 656m2 ; Chantiers en cours, livraison fin 2018

 

Dans ce contexte urbain dense, avez-vous rencontré des points délicats ?

Un des points de vigilance du projet a été l’accès à la parcelle en fond de parcelle. Les panneaux de bois préfabriqués en usine ont été acheminés jusqu’au chantier par camion et une grue a ensuite fait la transition entre la rue et la parcelle. La gestion de la grue et son impact sur la circulation du quartier, ont été un point d’attention particulière pendant le chantier. Nous aurions pu réaliser une étude de voirie afin d’anticiper l’impact occasionné par l’emplacement dédiée à la voierie. Les épisodes neigeux ont également perturbé le chantier : le bois devant rester parfaitement sec pour sa mise en œuvre.

 

Levage des panneaux ossature bois
Levage des panneaux ossature bois depuis la rue

 

En avez-vous tirés des points positifs ?

Le principal point positif du chantier réside dans l’emploi du matériau bois : pensé en amont et préfabriqué en atelier, à l’arrivée sur le chantier, il « suffit » d’assembler les panneaux bois. Chaque étage s’est donc ainsi construit très rapidement. Les dalles de plancher ont, au-delà de leurs atouts structurels, un aspect architectural fort et restent visibles depuis les ouvertures extérieures. Enfin, la proximité avec notre atelier a permis un suivi de chantier très régulier et des aller-retours fréquents avec l’entreprise. Le projet affirme une continuité architecturale, déjà engagée avec la construction de notre atelier au 113 rue de Javel. Les chartes de matériaux et de couleurs sont similaires afin d’apporter une cohérence architecturale et urbaine entre les deux parcelles mitoyennes. Nous avons donc pu montrer au client notre agence, comme une vitrine du futur projet qui reprend les détails architecturaux de l’atelier.

 

Travaux de construction d'un loft en bois à Paris

Matériaux construction loft en bois

 

Visualisez le film montage des phases levages des éléments préfabriqués et de leur mise en oeuvre. 

Regard de l’architecte sur le choix du bois :

Depuis le sommet de Rio en 1992, qui a posé le postulat du Développement durable, et donc de la réduction des gaz à effet de serre, les différentes grandes nations écoresponsables (l’Ouest, sauf les USA) ont lancé des programmes d’énergie alternative (éolien, solaire, géothermie, etc…), et le bois est devenu un matériau stratégique, puisque qu’un mètre cube de bois stocke de 800 kg à 1 tonne de CO2. Parallèlement, les normes d’isolation thermique des bâtiments ont bien évolué, avec la RT 2012, en application, complémentaire au concept de BBC des années 2000, en attendant le prochain grand cap avec la RT 2020, nous conduisant vers des bâtiments passifs, c’est-à-dire avec une consommation de l’ordre de 10 kWh/m2/an, voire même BEPOS, c’est-à-dire fournisseur d’énergie (bâtiment à énergie positive). Mais avec la grande crise systémique et financière débutée en 2008, et la grave Récession déflationniste qui conduit à une Dépression pire que celle de 1929, les stratégies de développement doivent désormais intégrer la composante socioresponsable. Cette approche de survie vise tout simplement à trouver les  moyens de faire avec les ressources que l’ion a, en réduisant le gaspillage et l’importation, et en choisissant, à coût égal, les solutions qui intègrent le plus d’emploi local.

De nouveau, l’approche de la construction en bois, quand elle est traitée en filière courte, c’est-à-dire avec des bois locaux, ou à minima français, s’avère encore une fois providentielle.

La construction bois génère un triple effet sur l’emploi, quand le constructeur (3e niveau) commande son matériau au scieur (2e niveau), qui lui-même engage des entreprises de travaux forestiers (1er niveau). Plus d’emplois signifie plus de cotisations URSAFF, donc plus de retour socio-économiques dans l’économie locale. Chaque heure de travail productif en France génère un revenu public (prestataires sociaux) de 15€/heure.

La construction bois permet ensuite, non seulement de créer des emplois, mais encore d’éviter d’importer des barres d’acier pour les armatures du béton, voire du gravier dans certaines régions, qui se le procurent sur le marché européen. Dans un tissu parisien dense comme celui du 15ème arrondissement, un projet en bois vient rompre avec la profusion de béton et l’hyperdensification du quartier au profit d’espaces tampons de convivialité entre jardins privatifs et cours collectifs, entre espaces plantés et jardin zen. De plus, avec 1mètre3 de bois, nous avons construit 4 mètres2 et avons absorbé 250kg/m2 de dioxyde de carbone alors qu’en parallèle, avec 1 mètre3 de béton nous aurions construit 3 mètres2 et dépenser 155kg/m2 de dioxyde de carbone. Au-delà des avantages thermiques et  esthétiques, le bois s’impose donc nettement comme un matériau respectueux de l’environnement.

 Adresse de la réalisation : 115 rue de Javel, 75015 Paris

 Merci à Marie SCHWEITZER pour ce témoignage. Chantier à suivre…