Le Hub, une plateforme collaborative conduite par l’Institut Français pour la Performance du Bâtiment en partenariat avec Carbone 4, regroupe l’évaluation de la maturité, la trajectoire des filières et l’identification des innovations bas carbone à travers des briefs de filière. Ces derniers ont pour finalité d’exposer l’état de l’art d’une filière, ses grands objectifs, sa trajectoire bas carbone horizon 2030 et 2050 ainsi que sa contribution à la construction bas carbone.

Quelle sera la place des biosourcés dans la construction à horizon 2030 ?

Le Hub des prescripteurs bas carbone est à destination des donneurs d’ordres du secteur de la construction, tels que les promoteurs. Il apporte des réponses à certains questionnements, comme par exemple la question de savoir quelle sera la place des biosourcés dans la construction à horizon 2030, par le biais du décryptage de la filière des matériaux biosourcés sous l’angle de la neutralité carbone. En effet, les objectifs de neutralité carbone nécessitent d’activer des leviers à chaque étape de conception et pour l’ensemble des acteurs de la construction (industriels, concepteurs, entreprises,…).

Pour traiter de ce sujet, le Hub vient étudier les enjeux de comptabilité carbone et établir un panorama objectif des filières biosourcées, de leur potentiel de décarbonation ainsi que des meilleures pratiques.

Avant de traiter du sujet, le document précise plusieurs éléments importants. En effet, le développement des matériaux biosourcés nécessite une modification des pratiques. Il faut donc apprendre à concevoir, réaliser et exploiter de manière différente.

De plus, ces matériaux biosourcés sont, de manière générale, issus de techniques moins intensives en énergie et en carbone que des produits traditionnels. À l’inverse, la distance d’approvisionnement a peu de conséquences sur le bénéfice carbone. Cependant, l’utilisation de ces matériaux doit-être conciliée avec une nécessaire prise en compte des enjeux opérationnels. C’est ainsi que les biosourcés permettent un bénéfice carbone par effet de substitution.

Les biosourcés possèdent diverses applications (isolants, peinture, composants de panneaux, béton…) et sont organisés autour de différents profils d’acteurs et de plusieurs filières qui présentent des structurations ainsi que des niveaux de maturité variables. Ainsi, nous pouvons distinguer les 4 segments majeurs suivants : béton et mortier, paille, isolants biosourcés, et bois.

La séquestration temporaire de carbone est l’un des bénéfices carbone des matériaux biosourcés. En revanche, l’impact des matériaux biosourcés sur les puits de carbone varie en fonction de plusieurs facteurs, notamment la gestion de la ressource. Cependant, des critères sur la ressource et sur l’usage des matériaux sont à prendre en considération afin d’optimiser l’effet puits.

La France est 1er producteur de plantes à fibres. En effet, les fibres végétales sont principalement utilisées pour la réalisation d’isolants. La disponibilité des ressources en fibres végétales est suffisante pour faire face à une hausse significative et progressive. Au surplus, la France est 3ème ressource forestière d’Europe. Cela signifie qu’aujourd’hui 63% du bois construction provient des forêts françaises. La filière pourrait s’organiser autour du bois de feuillus en complément du bois résineux, afin de mettre en avant les ressources françaises.

La formation des acteurs est primordiale pour assurer un emploi optimal des matériaux biosourcés et est nécessaire à tout niveau (maîtres d’ouvrages, architectes, bureaux d’études, entreprises,…). Elle va permettre l’assimilation de nouvelles pratiques. Ainsi, cette assimilation va accroître le recours aux matériaux biosourcés dans la construction, et leur compétitivité sur l’ensemble de la chaîne de valeur, qui devrait permettre à la filière d’être d’autant plus compétitive sur une approche coût-carbone.

Comment est organisé le Brief de Filière – Biosourcé ?

  • Premièrement une partie qui s’intitule « Définition et enjeux », dans laquelle le document traite notamment des bénéfices environnementaux que sont les effets de substitution et de séquestration.
  • Une deuxième partie, qui s’intitule « Analyse des filières », présente la structuration de filière et les enjeux des deux grandes familles de ressources qu’intègrent les matériaux biosourcés.
  • Une troisième partie, qui s’intitule « Construire biosourcé », étudie l’utilisation des matériaux biosourcés dans le domaine du bâtiment et de la construction, plus précisément leurs multiples applications.
  • Enfin, une dernière partie, qui s’intitule « Trajectoire SNBC », précise les deux leviers qui vont permettre d’atteindre la neutralité carbone à l’échelle de la France.

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